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Channel: Eleanor – A cup of tea with Eleanor
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Les projets d’avenir

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Je crois qu’on ne nous aura jamais autant parlé de mariage que depuis l’annonce, puis notre départ en Suisse. N’allez pas croire qu’on ne nous parle que de cela, loin de là. Cela a commencé par les taquineries de mes copines, plus par clin d’œil qu’autre chose d’ailleurs. Depuis notre arrivée, ce sont les questions des collègues de l’amoureux « mais vous allez vous marier quand alors ? ». Comme si c’était évident, naturel, une étape par laquelle chaque couple doit passer, un jour.

Et puis, pour être honnête, ce mariage, on en a aussi parlé tous les deux. Parce qu’on a envisagé l’idée, pour que mon arrivée ici puis mon installation se passent plus facilement. Car ici, au regard de la loi, des autorités, des administrations, nous ne sommes pas un couple reconnu. Notre PACS français ici n’a aucune valeur. C’est ainsi que nous avons coché chacun les cases « célibataire » sur tous les papiers officiels, que nous avons dû signer une déclaration sur l’honneur et prouver que Darcy pouvait subvenir à nos besoins à tous les deux tant que je n’ai pas de travail à temps plein (ce qui est extrêmement gratifiant quand on y pense).

Alors, on a pensé à un moment que oui, si c’était plus simple, on se marierait. On se le dit toujours d’ailleurs, on ne l’exclut pas. Ça peut paraître un peu trivial dis comme cela. Mais voilà, pour moi, pour lui, ça ne changerait rien. Si nous ne sommes pas mari & femme au sens officiel du terme, c’est pourtant ainsi que l’on se considère. Pour moi, le mariage ne changerait pas fondamentalement notre couple. Je ne pense qu’on s’aimera plus, moins, différemment une fois mari & femme.

Sans doute parce qu’au fond, je n’ai jamais vraiment eu envie de me « marier ». Je n’ai jamais rêvé devant les robes de princesse, les robes de demoiselle d’honneur, les animations de mariage. Tout cela m’indiffère profondément. Ne m’attire pas du tout. Oui, j’aimerais porter son nom (parce que je le trouve beau), oui, j’aimerais qu’on soit mari & femme au regard de la loi. Mais, je n’ai pas envie de la cérémonie, du folklore du mariage auquel on pense très souvent quand on parle de se marier. Quand je tombe sur des blogs qui traitent de mariage, de préparatifs qui durent un an, deux ans, quand j’imagine les sommes dépensées pour un week-end, je sais que ce n’est pas que je veux, ce dont j’ai envie. Ce n’est pas pour moi. Ce n’est pas nous. Alors, parfois, quand on en parle, quand on se dit qu’un jour, peut-être, on finira par répondre « oui, bientôt » aux « alors, et vous, c’est quand que vous vous mariez », on se dit qu’on fera un mariage tout simple. Avec très peu d’invités, sans repas gigantesque ni DJ, sans robe de mariée à traîne longue, peut-être même sans cérémonie,  sûrement sans lancée de bouquets, ni animations de mariage. Qu’on fera quelque chose de simple, qui nous ressemble, pour nous, et pas pour faire comme tout le monde, parce qu’il « faut faire ainsi » ou pour faire plaisir.

Bien plus que le mariage, pour moi, ce qui scelle un couple véritablement, qui l’unit pour toujours, c’est le fait d’avoir un enfant. Cette envie, elle est de plus en plus présente en moi. Le temps passe (trop) vite et je sais que je n’aurais pas envie d’avoir un enfant après 35 ans. On a pas envie d’avoir une famille nombreuse, et je me dis qu’on aura sûrement un seul enfant, ce qui nous ira très bien (sauf si, et je croise les doigts pour que ça ne soit pas le cas, on a des jumeaux comme aime à nous le rappeler la sœur de Darcy car il y a des jumeaux dans leur famille). Avoir un enfant ici, dans un pays étranger dont on ne parle pas encore bien la langue, me fait aussi un peu peur, me questionne, je dois l’avouer. Pourtant, j’y pense, j’en ai envie et pas envie tout de suite. Alors, j’attends. Parce que lui veut qu’on attende un peu, et qu’il a raison aussi. Parce que, pour des raisons médicales notamment, ça ne sera pas pour 2016. Alors, j’attends.  Que ça soit le moment, celui qu’on aura décidé tous les deux, quand on saura que c’est le bon.

Parfois, je me demande parfois qui tu seras, toi, qui n’existe pas encore, toi, ce futur moi + lui. Un petit garçon malicieux aux cheveux bouclés comme lui enfant ? Une petite fille aux grands yeux interrogatifs ? Je me demande si tu auras son humour, si tu auras mon goût pour la lecture (ça je l’espère très fort et je ferais tout pour te le transmettre). Si tu seras angoissée comme moi, perfectionniste comme lui. Si tu seras calme, timide, extravertie. Si tu aimeras le sport ou si tu joueras d’un instrument de musique. Si tu seras scientifique comme lui ou si les chiffres te laisseront de marbre comme moi. Je me demande si tu marcheras avant de parler, ou si, comme moi, tu seras la reine du quatre-pattes et que tu parleras très bien très vite. Je me demande si on arrivera à t’élever dans le respect des autres, à te transmettre nos valeurs. Je ne sais pas encore quand tu arriveras, ni où tu vivras, car je sais que tout peut changer si vite. Je ne sais pas quand tu seras là, mais je sais déjà qu’on fera au mieux pour t’aimer et t’aider à grandir.

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